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JOHAN VAN MULLEM : Living memory

17 janvier 2025 - 2 mars 2025

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​L’œuvre polymorphe de Johan Van Mullem sonne comme une ode puissante à la créativité et à la vitalité : se dévidant au fil du temps comme une production à tiroirs, gigogne et prolixe, elle est marquée au sceau d’une inventivité quasi pulsionnelle, qui semble être une nécessité de créer, un besoin de réinventer sans relâche le projet à l’œuvre, et ne laissant pas d’interroger la finalité même de l’acte créateur.

 

Johan Van Mullem crée comme il respire, il appelle à la vie des œuvres qui paraissaient tapies en lui depuis des décennies, qu’il amène à l’existence telles des créatures faustiennes. Il en ressort une forme de sidération, de surprise qui, de dessins en modelages, de peintures en bas-reliefs, ne manquent pas de désorienter, de déséquilibrer et d’émerveiller l’observateur.

 

Comment ne pas retrouver dans cette abondance et cette polyvalence de l’expression une citation directe des grands maîtres de la Renaissance qui, tantôt peintres, tantôt sculpteurs, tantôt architectes, semblent être doués dans toutes les disciplines, jonglant avec les outils et échangeant les matières, sans paraître jamais embarrassés ? De Rembrandt à Michel Ange, de Goya à Braque, de Rothko à Bacon, qu’il soit peintre, sculpteur, dessinateur ou graveur, l’artiste emprunte à tous ses maîtres cette virtuosité, virevoltant d’une technique à l’autre, et exploitant à l’infini la multitude des possibilités qui s’offrent à lui.

 

De cette alchimie du crayon, du pinceau et de la terre crue, il ressort des œuvres d’une grande puissance, réceptacles d’émotion pure, alliant le talent de coloriste à celui du dessinateur.

 

Trouvant dans les encres d’imprimeries la possibilité de glacis raffinés et lumineux, inventant des réactions mordorées, faite d’essences et de mélanges subtils à la surface du tableau, suscitant des lectures polysémiques dans l’interprétation de ce qui pourrait être aussi un paysage, mais qui semble être plutôt une anatomie, l’artiste se joue des difficultés techniques et artistiques, paraissant ne s’intéresser qu’à l’efficacité du résultat. Chez Van Mullem, seul compte le ressenti, seule s’exprime l’émotion, unique est l’objet créé, individuel et original. Sainte alliance du dessin et de la couleur, son œuvre ne connaît pas de redondance, pas de recherche inaboutie, pas de repentir ; tout semble procéder d’une volonté en marche, d’une assurance quasi biblique, d’une forme jamais remise en cause de confiance en soi et en l’œuvre. L’art trouve toujours son chemin, qu’importe la destination. Le moyen est la fin.

 

Né au Congo en 1959, Johan Van Mullem étudie l'architecture à l'Institut supérieur d'architecture de La Cambre à Bruxelles et sera directeur du service d’urbanisme de la Commune d’Ixelles à Bruxelles, pendant de nombreuses années. Dans le début des années 2000 il décide de se consacrer à sa passion pour le dessin et la peinture. En 2023 une grande rétrospective lui est organisée au Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. Ses peintures font partie de grandes collections privées et des collections de musées à travers le monde : musées d'Ixelles, Londres, New YorkDubaïAbu DhabiLos Angeles,…

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