GISÈLE VAN LANGE : L'ÉTERNITÉ RÉINVENTÉE
17 novembre 2024 - 12 janvier 2025
L’œuvre de Gisèle Van Lange (1929), essentiellement abstraite, pourrait être qualifiée de mise en figuration de l’abstraction. Assumant parfaitement la synthèse fauve et expressionniste au début de sa carrière, elle s’aventure du côté de Nicolas de Staël, sur les frontières de l’abstraction, dès les années 1959-60. A partir des années 1970, l’artiste convoque à nouveau la figure ‘humaine’, selon un traitement qui n’est pas sans rappeler Francis Bacon (selon l’historien de l’art belge Serge Goyens de Heusch), et d’autres formes issues d’un bestiaire hybride d’où surgissent crânes et ossements.
Fin des années 1970, Gisèle Van Lange renoue avec sa passion du portrait, au fusain, affirmation assumée de sa très grande maîtrise technique, captant ce regard qui fait ressemblance. Ces dernières années, notre artiste se consacre davantage à une abstraction dense et fouillée d’où émergent des lignes de forces géométriques et des lueurs sombres, n’hésitant pas à mélanger les techniques de peinture et de fusain.
Chez Gisèle Van Lange, la rigueur le dispute à l’élan passionnel, l’obscurité des tréfonds à la lumière sous-jacente des surfaces. Sa peinture ne cesse d’interroger un rapport au réel qui est un caléidoscope d’angoisses et de questionnements métaphysiques sur la vie, la nature et leurs pulsions.